Une croissance soutenue par un contexte favorable
L’aéronautique est l’un des secteurs clés de l’industrie française : selon un rapport de l’Observatoire IESF paru en 2023, il a été celui qui recrutait le plus en 2022 en représentant 15% des embauches à lui seul.
Depuis la fin de la crise de la covid-19, la croissance de l’aéronautique se renforce d’année en année : selon le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 78 milliards d’euros en 2024, soit une augmentation de 10% par rapport à 2023.
Cette dynamique positive s’explique par plusieurs raisons :
- Le contexte géopolitique et d’économie de guerre annoncé par le gouvernement en ce début d’année avec le souhait d’augmenter la cadence de production des industries et de réorienter une partie de cette dernière vers le secteur de la défense. Les plans d’investissements au niveau national, avec la Loi Programmation Militaire 2024-2030, et au niveau européen, avec “ReArm Europe”, visent à soutenir la croissance des industries de la défense pour leur permettre de produire plus et plus rapidement.
- La demande croissante en transport aérien suite à la hausse du trafic aérien en France qui retrouve son niveau de 2019 et aux prévisions mondiales toujours plus importantes pour 2025 (+ 6,7% de passagers par rapport à 2024 selon l’IATA).
- Les nouveaux enjeux environnementaux et de développement durable avec la décarbonisation des avions qui favorisent l’innovation afin de répondre aux objectifs et d’améliorer la performance des aéronefs.
Une industrie complexe en mouvement
En parallèle, le milieu de l’aéronautique est confronté à plusieurs défis :
- Les dernières actualités géopolitiques, notamment en matière de taxes, avec des tarifs douaniers américains à 10% sur les exportations européennes depuis le 9 avril dernier, rendent le secteur d’activités incertain. Cela contraint les acteurs de l’industrie aéronautique à limiter leurs prévisions, complexifiant ainsi leur croissance dans un marché concurrentiel, notamment face au développement des derniers avions chinois.
- L’interdépendance des acteurs du secteur : l’aéronautique et le spatial font partie de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD) française qui est composée de 9 grands groupes industriels et de 4 500 start-up et PME. Les évolutions en matière de cadence et de volume de production, ainsi que les changements règlementaires, peuvent être difficiles à absorber pour les sous-traitants qui disposent de moins de ressources et sur lesquels repose une partie de l’activité des grands acteurs du secteur. Ainsi, en octobre 2024, ce sont pas moins de 40 sous-traitants sur les 200 répertoriés qui étaient en difficultés financières, selon une étude de la Banque de France.
- L’importance croissante de la cybersécurité : les enjeux de sécurité des systèmes électroniques et numériques, ainsi que des informations, sont essentiels pour les acteurs de l’aéronautique : 66% des entreprises du secteur classent ce sujet parmi leurs trois principales préoccupations (rapport SITE “Air Transport IT Insights”, 2025). De nombreux moyens sont déployés pour faire face aux cyberattaques et lutter contre l’espionnage, avec l’évolution des réglementations pour s’adapter aux nouvelles problématiques ou la création d’associations comme la “CERT Aviation France”.
Les services des ressources humaines sont également confrontés à de nombreux enjeux pour accompagner les entreprises dans leur dynamique de croissance et les aider à répondre aux nouveaux besoins.
Les ressources humaines, un enjeu clé pour assurer la performance et la pérennité des entreprises
Des indicateurs RH positifs
Alors que le marché de l’emploi se complexifie et que de nombreux acteurs de l’industrie rencontrent des difficultés à recruter, le secteur de l’aéronautique connaît une croissance importante : après une année record en 2023 avec 28 000 recrutements, les projections en 2024 ont été dépassées en atteignant 29 000 embauches.
Parmi ces recrutements :
- 30% sont des jeunes diplômés et des alternants
- 28% sont des femmes
Ces chiffres témoignent de la volonté des acteurs de l’aéronautique d’anticiper les évolutions sectorielles et de féminiser les équipes pour attirer de nouveaux talents.
Pour 2025, ce sont pas moins de 25 000 recrutements qui sont attendus selon la GIFAS.
Au total, la filière de l’aéronautique et du spatial représentait 220 000 emplois en 2024, soit une augmentation de 13,8% par rapport à 2023, témoignant de la forte croissance que connaît le secteur d’activité.
Un secteur qui n’échappe pas aux principaux défis RH
Malgré des chiffres très encourageants, les services RH des acteurs de l’industrie aéronautique restent confrontés à de nombreux enjeux en matière de recrutement et de gestion des talents :
Pénurie des compétences
Face au développement rapide des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle et des enjeux environnementaux, les métiers de l’aéronautique évoluent et nécessitent de nouvelles compétences :
- L’intégration de l’IA dans le quotidien professionnel nécessite de recruter des experts en informatique pour former les équipes et les sous-traitants afin de veiller à la mise en conformité des infrastructures et des logiciels, ainsi que pour éviter les failles de cybersécurité.
- Les projets de transition écologique et de décarbonisation requièrent des nouvelles expertises afin de développer des solutions innovantes et durables.
En parallèle, les formations traditionnelles s’adaptent plus lentement que les besoins du marché du travail, créant un décalage entre les profils disponibles et les attentes des entreprises.
Les entreprises se tournent alors vers la formation interne pour accompagner des candidats ne disposant pas de l’ensemble des compétences techniques, mais agiles et désireux d’apprendre. L’évaluation des soft skills devient alors primordiale pour identifier et évaluer de manière objective les candidats.
Manque d’attractivité
Comme pour de nombreux secteurs de l’industrie, les métiers de l’aéronautique sont perçus comme difficile d’accès, avec des conditions de travail physiques, contribuant à dissuader des candidats potentiels. Les entreprises spécialisées dans la production et les chaînes d’assemblages sont particulièrement concernées : pour 23% des Français, les conditions de travail sont moins avantageuses que dans d’autres secteurs d’activités, notamment en matières de rémunération (34%) et de management (25%) (source : étude Usine Nouvelle 2024).
Les sous-traitants, souvent des PME ou des ETI, souffrent aussi parfois d’une marque employeur moins développée et sont ainsi moins identifiés que des concurrents ou des grands groupes du secteur qui captent les talents recherchés.
Guerre des talents
L’organisation par bassins d’emploi des acteurs du secteur aéronautique peut freiner des candidats qualifiés, mais ne désirant pas être mobiles dans les périmètres concernés. Trois régions regroupent 67% des emplois du secteur à elles seules : l’île-de-France (30%), l’Occitanie (27%) et la Nouvelle-Aquitaine (10%) (source : GIFAS, 2024).
Les nouvelles attentes du gouvernement à l’égard des industries pourraient complexifier les recrutements : le vivier de candidats ne se renouvelant pas au même rythme que les besoins des entreprises, ces dernières approchent les mêmes candidats, impactant leur rétention.
Les sous-traitants risquent également d’être confrontés à un manque de ressources internes pour répondre à leurs enjeux de recrutement et d’évaluation.
Le recrutement par approche directe, aussi appelé « Search« , permet de répondre efficacement à ces enjeux grâce à des méthodes d’identification et d’approche des candidats adaptées au marché, ainsi qu’au travers de l’expertise technique et de la maitrise des processus d’évaluation des consultants.
Des opportunités pour le marché de l’emploi
Les métiers les plus recherchés
Pour répondre aux nouveaux besoins de production, au développement des nouvelles technologies et aux enjeux de développement durable, les métiers les plus recherchés sont :
- Technicien de Maintenance (H/F)
- Technicien d’Essais (H/F)
- Technicien Méthodes (H/F)
- Mécanicien (H/F)
- Ajusteur-Monteur (H/F)
- Chaudronnier (H/F)
- Soudeur (H/F)
- Ingénieur Aéronautique (H/F)
- Expert en cybersécurité (H/F)
- Data analyst et Data scientist (H/F)
- Spécialiste en IA (H/F)
- L’agilité : alors que les métiers et les réglementations évoluent et que de nouvelles innovations se développent, il est essentiel de savoir s’adapter rapidement pour rester performant.
- La confidentialité : les entreprises de l’aéronautique travaillent régulièrement sur des projets à fort enjeux pour lesquels le secret défense est primordial. Afin d’éviter les cyberattaques, l’espionnage industriel et des problèmes de sécurité, il est essentiel de faire preuve de discrétion.
- La gestion du stress & l’intelligence émotionnelle : la connaissance et la maitrise de ses émotions sont nécessaires pour faire face efficacement à des situations imprévues à forts enjeux et pour maintenir une communication claire en toute circonstance.
- Le travail d’équipe : les métiers de l’aéronautique nécessitent de la collaboration et de la communication entre les collaborateurs et les entreprises pour mener à bien les projets, respecter les délais et répondre efficacement aux problématiques rencontrées.
- La rigueur : les normes et protocoles de sécurité sont stricts en raison des risques parfois mortels et de la valeur financière des projets. Au regard de l’inter-dépendance des parties prenantes, notamment entre les sous-traitants et les grandes entreprises, le respect des règles est essentiel pour ne pas impacter négativement la production.