Alternant ou stagiaire : Quelle est la différence ?
Si vous avez déjà recruté des talents encore plongés dans leurs études pour votre entreprise, vous avez probablement rencontré les...
Que ce soit à travers des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation, le dispositif connait un franc succès depuis 2018. Une des raisons principales est la mise en place par l’État d’aides financières pour la première année du contrat afin d’inciter les entreprises à recruter des apprentis. Pour rappel, un des objectifs du gouvernement en matière de formation est d’atteindre un million de nouveaux apprentis d’ici à 2027. Selon la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES), le résultat est plus que positif puisque le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage est passé de 321 000 en 2018 à 849 000 en 2023.
Malgré une situation plus qu’encourageante pour l’apprentissage, la dynamique pourrait être freinée par les récentes évolutions des aides à l’alternance.
Bien que ces subventions soient très appréciées par les employeurs et les étudiants, plusieurs rebondissements ont marqué 2024 : un premier changement a eu lieu dès le 1ᵉʳ mai avec l’arrêt des aides pour les contrats de professionnalisation afin que le gouvernement puisse, dans un contexte de déficit, réaliser des économies estimées à 200 millions d’euros. Bien qu’elle fût maintenue pour les contrats d’apprentissage, l’incertitude planait au sein du milieu de la formation quant à l’avenir de cette aide. Depuis octobre 2024, le doute s’était renforcé à la suite de l’instabilité politique liée aux changements connus par le précédent gouvernement, notamment à l’égard du budget.
Fin décembre 2024, le gouvernement a annoncé que les aides pour les contrats d’apprentissage allaient être maintenues, mais réduites pour la plupart des situations :
Pour ces dernières, les conditions restent les mêmes que celles s’appliquant auparavant : il leur faut toujours atteindre le taux de 5 % de contrats favorisant l’insertion professionnelle ou de 3% d’alternants.
L’aide reste cependant de 6 000 € pour toutes les structures recrutant un apprenti en situation de handicap, ainsi que pour celles de moins de 250 salariés recrutant un apprenti préparant un diplôme jusqu’au niveau baccalauréat ou bac+2 pour les Outre-mer.
Malgré la réduction de ces aides, la nouvelle est plutôt positive pour les employeurs : les TPE et PME, disposant de moins de ressources, mais n’ayant connu qu’une diminution mineure des aides, vont pouvoir continuer à recruter des apprentis. Selon une récente étude de l’APEC, respectivement 88% et 71% d’entre elles n’auraient pas pu avoir recours à l’alternance sans ces aides ou auraient hésité. Les ETI et les grandes entreprises subissent une réduction importante des aides, mais en dépendent moins : selon la même étude, 54% d’entre elles auraient tout de même recruté un alternant sans aides financières.
L’alternance se positionne aujourd’hui comme une solution incontournable pour répondre aux besoins des entreprises dans un contexte de marché de l’emploi tendu. Face à des difficultés de recrutements, notamment liées à des besoins pénuriques, cela leur permet de recruter et de former très tôt des jeunes talents pouvant devenir de potentiels futurs collaborateurs.